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Avr 06 2012

Le Bouillon D’Awara

Bon ça y est, je me décide, je me lance dans la grande aventure : Cette année je fais  mon Bouillon D’Awara comme une vraie Guyanaise qui se respecte.

Mais avant de savoir si vous êtes près à découvrir le Saint Graal de la mythique recette, vous allez tout découvrir du bouillon d’awara.

D’abord:

  • Le fruit AWARA

C’est un fruit de couleur Orangé qui provient d’un palmier (Arecaceae Astrocaryum vulgare) commun dans le nord ouest de l’Amérique du sud. Il pousse en Savane haute et dans les forêts côtières. Peu exigeant, il appréciera un sol bien drainé (sableux ou argileux).  La pulpe de ce fruit comestible est très riche en vitamine A et peut être consommée crue ou cuite.

Le tronc du palmier AWARA est caractéristique car recouvert de longues épines et l’arbre mesure de 10 à 15 mètres.

  • La tradition

Le bouillon d’awara est LE plat traditionnel Guyanais.

Il se déguste à Pâques.  Sa préparation est familiale, et oui … on peut le dire,  tout le monde met « la main à la pâte ».

La préparation de la pâte relève d’un parcours du combattant. La cueillette est fastidieuse car le fruit se récolte généralement au sol, le palmier étant recouvert d’épines et l’urbanisation faisant, les palmiers se raréfient de plus en plus.  S’ajoute à cela l’épluchage, le mixage et le tamisage et enfin les plus de  36 heures de cuissons du jus de la pulpe qui sont nécessaires pour obtenir cette pâte qui sera l’élément de base de la recette du Bouillon.

Il sera dégusté ensuite en famille et amis proches accompagné de riz blanc.

  • Les contes et légendes

J’ai entendu bon nombre d’histoires sur le bouillon d’awara, je vais vous compter celles que je préfère.

Il était une fois une jeune fille  vivant dans un village. Elle était éperdument amoureuse d’un beau jeune homme qui hélas ne levait même pas les yeux sur elle. Un beau jour,  désespérée, elle s’en alla voir le Fromager, esprit de la forêt,  le suppliant de lui venir en aide.

Celui ci lui remis une pâte orange très épaisse issue de graines d’awara et lui ordonna de retourner chez elle et de concocter un plat ou elle y mettrait tout son amour puis de le faire manger à celui qu’elle voulait séduire…

Une fois de retour chez elle, elle s’empara de tout ce qu’elle avait de comestible : du poisson et poulet boucané, du lard fumé, des épinards ect… et confectionna le filtre d’amour qu’elle fit mijoter longtemps… très longtemps.

Évidemment le jeune homme y gouta, adora et tomba follement amoureux et ils vécurent heureux.

La légende évolue et se modernise puisqu’une une autre légende raconte :

Qu’ une princesse noire était amoureux d’un blanc, et que sa famille ne voulant pas de ce dernier, elle proposa de faire un plat où elle mettrait toute la Guyane dedans et que s’il aimait, il pourrait se marier, sa famille accepta et le garçon aima le plat, et la fille et le jeune homme se marièrent

Enfin, il est courant de nos jours de dire que :

Le voyageur qui goute  au bouillon d’awara tombera amoureux de la Guyane et même si il n’y reste pas définitivement, il finira par revenir un jour en Guyane…

Alors êtes vous prêt à vous laisser envouter par le bouillon d’awara et de tenter la grand aventure culinaire ??

  •  La recette

Motivée jusqu’au bout deux mois avant , je m’étais même mis dans l’idée de préparer moi même la pâte d’awara !  Mais c’était sans compter sur la concurrence déloyale des agoutis qui avait eut vent que les Awaras du jardin étaient bien mures et bien charnus… Saligauts ! Trop débordée par la suite pour aller les récolter ailleurs, finalement j’ai acheté la pâte toute faite. (merci ce magasin qui « positive »)

Bref,

En écoutant les amis, collègues Guyanais et en navigant sur internet, voilà un peu la liste des ingrédients nécessaires :

(généralement la recette est donnée pour 10 à 12 part mais attendu que c’est mon premier et que j’ai voulu empoisonné juste quelques personnes et que je n’ai pas des lessiveuse en guise de cocotte, j’ai adapté à des quantités plus raisonnables) : Pour 6 Parts

Légumes :
– 500g de concombre
– 400 g D’aubergines
– 500 g de haricots vert (j’ai pris les longs haricots que vendent les hmongs
– 500 g de concombres piquants kg de conconbres  piquants 500g
– 500g mélange de choux blanc et choux chinoix-1 kg – d’épinard pays.
Viandes et Salaisons :
– 400 g de lard fumé
– 400 g de queues de cochon

– 500g de jambon fumé avec os
– 600 g de poulet boucané
– 500g de poisson boucané

et surtout : 1kg de pate d’awara

La veille : faire dessaler les queues de cochons en saumure en effectuant régulièrement des changements d’eau  si possible.

Jour J

ETAPE 1

Délayer la pâte d’awara avec un peu d’eau chaude (la consistance doit resté onctueuse) et  mettre les queues de cochons rincées. Faire mijoter 2h à feu doux.

ETAPE 2

Laver, éplucher et épépiner les concombres. Couper le chou en gros morceaux et le blanchir dans une cocotte à part pendant 20 minutes avec un peu d’eau afin de le rendre plus digeste.

Couper les concombres, les aubergines et les haricots verts en morceaux.

ETAPE 3

Ajouter au bouillon les légumes, puis au bout d’une heure quand ils ont commencés à réduire rajouter les viandes et poissons.

Laissez cuire à feu doux pendant 4 H en surveillant et remuant de temps en temps.

Rectifier l’assaisonnement si nécessaire.

Servir avec du riz blanc.

Attention, certains rajoute crevettes et crustacés. Pour ma part je n’ai pas osé faire ce choix là  car le bouillon se conserve moins bien. Néanmoins vous avez la possibilité de les servir à part ou de les incorporer au dernier moment.

Bon appétit et bon courage !!

3 Commentaires

  1. geoffrey

    super article Sabrina, j’en ai l’eau à la bouche!!!! Je ne connaissais pas l’histoire originelle de ce plat, mais je connaissais celle disant : »qui goutte du bouillon d’awara reviendra!!! » Et bien voilà c’est fait, j’ai été envouté par ce plat mythique, je suis revenu… Bref j’ai hâte d’y goutter!!!!!

  2. tamba

    bien préciser concombre longe , pas concombre salade comme sur la photo le temps de cuisson est généralement de 2à3 jours
    on peut aussi enlever tout les viandes et crustacés et servir à part.

    1. REVESDAMAZONIE

      oui effectivement Tamba, concombre longe c’est mieux.. quand on en trouve!! A défaut le concombre normal peut faire l’affaire. Pour ce qui est de la pâte, je ne l’ai pas faite moi même , je l’achète déjà toute prête et elle à donc déjà été près cuite (1 à 2 jours) .

      merci pour votre commentaire.

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