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Nov 02 2015

Les Molss du Sinnamary

IMG_2740La saison sèche est bien là ! Période la plus propice pour la pêche à l’Aïmara en Guyane et plus particulièrement sur le haut du fleuve sinnamary en amont du Barrage de petit saut.

Je n’ai pas réussi à réunir l’équipe de l’année précédente lors de notre recherche de Saut deux roros. Voir récit : « à la recherche de saut perdu  » . Dommage!

C’est accompagné de David et de  Philippe , notre ami Guyanais Bridé en vacances en Guyane que nous partons pour 5 jours d’excursions.

C’est seulement après 3h de traversées de lac guidé par notre GPS que nous arrivons du coté de saut mouche ou nous apercevons le carbet flottant de Jean Bernard. Contente de voir que notre ami retraité à enfin mené à bien son projet et réalisé ainsi son  rêve!

carbet jean bernard saut mouchecarbet jean bernard

Nous continuons notre périple jusqu’à Saut Takari Tanté. J’ai rarement vu ce saut aussi bas. Habituellement les bancs de sable sont immergés.

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Nous sommes seuls sur le site… et contents de l’être.

Le carbet sur la droite est libre nous nous y installons! Il à l’avantage d’etre juste à coté du saut, pratique pour la pêche aux aurores.

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Le projet initial était de monter à Saut Dalle, mais face à  la beautée du site et au fait que nous y soyons seuls, nous décidons de  rester ne serais ce qu une journée.

Vite, les affaires sont déchargées, les hamacs sont accrochés… enfin la bière ultra fraiche est bien mérité! Un petit casse croute sur le pouce et nous voila prêt à en découdre avec les poissons du haut Sinnamary !

IMG_2961Nous entendons deux barques arrivées. Il s’agit d’un prestataire touristique : les frères Hmongs Francois et Dominique Thor guides de pêche dont la réputation n’est plus à faire :  http://www.amazonie-peche.com/topic/index.html . Leur camp de base est un carbet flottant tout équipé situé plus bas sur le lit du sinnamary . Ils sont accompagnés de touristes japonais eux aussi connus par ceux qui se passionnent de pêche exotiques http://ryusuke-fishing.com/?p=6422 . Pour ma part, je ne les connais que de noms ou par le biais des réseaux sociaux.

Ils s’attaquent au saut Takari… et n’obtiennent visiblement pas beaucoup de résultats!

Nous leurs laissons le saut et partons pour les dérives plus bas  en barque alu .

Bon choix car en a peine 2 lancers, attaques violentes sur le leurre de David … un joli petit aïmara est ainsi ramené au bateau (juste au moment ou les touristes jalonnais redescendent… hihihi…. ). Il est pas bien gros , il dois faire tout juste 6 kilos.

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OIMG_2752n continue notre descente alternant berges et prospection du fond du lit du Sinnamary.

Soudain joli départ sur la canne de David , le frein siffle joliment mais le poisson ne cherche pas les branches du fond , ce qui caractérise habituellement le comportement de l’aïmara.

Effectivement…. après quelques minutes d’un très beau combat, ce n’est pas le reflet brun d’un aïmara qui arrive à la surface mais bien celui gris-bleuté métallique de l’Acoupa… c’est un monstre! Quelques sauts désapprobateurs et enfin il est hissé rapidement à bord du bateau . Nous le pesons , il fait plus de 6 kilos. Un record pour David ( du moins sur cette rivière).

On le garde pour le repas du soir.

Plusieurs touches se succéderons… Certains gros acoupas remontent jusqu’à la surface pour se saisir de nos leurres, c’est la première fois que je vois un tel comportement agressif chez ce poisson. Ils doivent avoir vraiment faim.

Aïmaras et Acoupas semblent côtoyer les même spots aux vues des violentes touches de poissons qui cherchent directement les branches…. sans compter les dents qui sectionnent les bas de ligne nylon.

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Après une erreur commise de ma part d’un frein trop desserré m’ayant fait perdre un aïmara partis dans les branches, je sors enfin un joli spécimen. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eut cette sensation, je suis ravie. Il a une couleur vert violacée superbe et dois faire dans les 5 kilos.  Une petite photo et c’est la relâche .

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Philippe aussi enchaine les touches et les décroches , il semble avoir trouvé la nurserie des acoupas car il nous ramène des acoupas minuscules et essuie les moqueries de David qui le surnomme « Pédofish ».

Rhooo… t’inquiètes , ce n’est que le premier jour , le revanche est proche!

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Retour au campement , je prépare une partie d’un filet d’acoupa en Tahitienne avec de l’avocat, concombre,  citron et lait de coco.

Pendant ce temps ,  David s’occupe de faire boucaner le reste.

Phil nous réserve pour ce premier soir  une petite surprise …. et nous sort de son sac  pour l’apéro, une bouteille d’un succulentissime Pommard de 2010 et une plaque d’un jambon espagnol ramené d’un de ses voyages et réputé comme l’un des meilleurs au monde…

Je ne me souviens plus du nom qu’il nous à  donné mais c’est un orgasme pour les papilles, croyez moi !

Allez, Phil on a tout fini, tu peux nous le dire maintenant que c’était du chien…. :-p

Petite pensée pour Geoffrey en ce moment , grand amateur de bon vin et chevalier de Bacchus ! 🙂

La salade tahitienne est aussi un vrai régal. L’assaisonnement et la fraicheur y sont parfaites.  Ce premier repas est digne d’un resto 3 étoiles, sans compter l’ambiance ou nous avons le sentiment que nous sommes seuls au monde et d’être des privilégies.

A peine le jour est il levé que j’émerge de mon hamac et vois disparaitre du carbet canne en main Phil. Il va direction le saut. Je le suis après quelques minutes, appareil photo en main.

A peine arrivé au pied du saut, je vois Philippe revenir fièrement avec au bout d’une pince, un bel aïmara. Il doit pas être loin des 7 ou 8 kilos.   Bravo .!

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Je continue a  arpenter le saut Takari pour y immortaliser quelques clichés de ce moment unique.

L’ambiance de lever de soleil et de Brume est tout simplement magique.

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j’attends le combat de Phillippe avec un ‘aïmara….

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mais il semble se faire attendre…

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IMG_3149Après un copieux petit déjeuner, nos partons à l’exploration des environs, les résultats seront plus moyens que la veilles. Ils nous faut ruser pour débusquer les Aïmaras. La sur-pêche du coin, les rends certainement moins nombreux et plus méfiants. Les années ou il suffisait de balancer n’importe quelle leurre de surface pour être glorifié d’une attaque est révolu.

Nous croiserons notre équipe de touristes japonais se rendant pour plusieurs jours à saut Dalle. Suivis quelques instants plus tard d’un autre prestataire de Saint Laurent que nous croisons de temps en temps lors de randonnées ou expéditions. http://www.naturedeguyane.com. C’est un groupe assez conséquent de 8 personnes environ.

Idem quelques instants plus tard, un autre guide touristique bien connu de la place : Patrick Fresquet de http://www.atmosphere-amazonie.fr

Au final heureusement que nous ne nous sommes pas rendus à Saut Dalle, cela semble embouteillé  la bas!!!

Les jours se suivront et ne se ressembleront pas , les bons spots de la veille ne seront plus ceux du lendemain (les poissons s’éduquent vite! ) . Nous réserverons les dérives pour les heures le moins chaudes et les criques et sauts pour les périodes de plein cagnard et au final cette stratégie paye!

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Petit tour du coté de la Crique mouche , le carbet ou nous avons tant de bons souvenirs est à présent quasiment détruit , en effet, de gros abris sont tombés en bordure détruisant la plupart du carbet. Quel dommage…

IMG_3042Par endroit le niveau est très bas, il nous faut progresser à pieds.

Ce sont dans les endroits ou les eaux sont les plus profondes que se réfugies généralement les plus gros spécimens d’Aïmaras. Je monte mon lancer lourd, frein serré, je fais descendre un gros leurre au fond…

Je sens mon coeur battre la chamade… sans doute un mélange de peur et d’excitation.

Départ soudain et violent à la descente du leurre, l’énorme aïmara arrive à me surprendre et à me prendre 40 cm de tresse, ce qui lui permettra de se décrocher car non ferré et mal piqué. J’essaye de tirer sur la tresse à la main pour la faire sortir du moulinet, impossible… punaise, il devait être monstrueux.

Deuxième essai dans un autre trou avec frein encore resserré un peu plus en espérant ne pas casser ma canne…

IMG_2882Je tiens  ma canne très fermement , la pression monte, je me cale contre un arbre afin d’avoir une meilleure prise …. descente du leurre tout doucement dans le prolongement d’un très gros tronc.

Très grosse attaque!!! …  gros ferrage en arrière, l’aïmara tente de rejoindre le fond pour se faufiler entre les branches… je lui en empêche en le maintenant en surface. Mes bras sont secoués dans tous les sens… mes reins sous soumis à rude épreuve mais je lâche rien! Je l’aurais!

Enfin…. au bout de quelques minutes, alors qu ‘ à présent, je n’avais vu qu un immense bouillon et de grosses éclaboussures de surface…. Sa tête apparait enfin, il est monstrueux !

David me file un coup de main pour le sortir, il est pesé grâce à la boga de Philippe, il dépasse les 14,5 kilos…. joli morceau! Je suis fière de moi 🙂 enfin!

Il à bien mérité sa remise en liberté et à peine la pince dégagé de sa gueule,qu ‘ il retournera rejoindre les profondeurs obscures.

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Nous essayerons de battre ce record et franchir la barre symbolique des 15 kilos … mais nous n’y sommes pas arrivés . Quelques autres beaux aïmaras se feront néanmoins prendre… comme celui de david de plus de 13 kilos tout de même.

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Philippe, joue de malchance et multiplie les montages entre casses sur gros poissons et accroches au fond ou sur la multitude d’obstacles que comprennent les courts d’eau.

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Pour récupérer quelques leurres accrochés il faut quelques fois se donner du courage et se mettre à l’eau. On dirais des loutres… celle de droite à vraiment pas l’air commode!

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Mais sur le haut sinnamary , Aimaras et Acoupas ne sont pas les seuls gros prédateurs ….

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IMG_3161Un autre, plus discret, moins connu car il ne se prends pas si facilement, le Koumarou ou Coumarou (Myleus rhomboïdales), cousin herbivore du Piranhas.

Ce curieux poisson essentiellement végétarien et granivore, privilégie les zones de courants , les zones de roches, les bordures de sauts ainsi que les berges d’ou tombes les graines de palmier entre autres dont il se nourris.

Certains spécimens peuvent atteindre sembles t il une 40 ème de centimètres et peser pas loin de 5 kilos.

Sa forme ovale et aplatit lui donne un fort appui dans le courant et font de lui un très redoutable combattant. Sorte de carangue d’eau douce, sa défense est très impressionnante mais par chance contrairement à l’aïmaira, il ne cherchera pas le fond dans sa lutte et à la gueule moins délicate que celle de l’acoupa.

A l’aide de quelques graines , d’un bas de ligne constitué d’un grand morceau de nylon, d’un petit plomb et d’un hameçon assez fort de fer, nous nous initions tout trois à cette pêche que nous n’avons pas l’habitude de pratiquer.

Le koumarou est méfiant… il faut se faire très discret et zigzaguer entre les roches dans les courants.

Après plusieurs touches et s’être fait magistralement démontés David et moi , c’est Philippe qui nous mettra une branlée en sortant plusieurs spécimens de ce poisson dont un très gros qui sera pesé à la Boga à plus de 3,5 kilos.  Sa taille est réellement impressionnante , c’est le plus gros qu il m’a été jusqu’à aujourd’hui permis de voir… Bravo !

Quand on regarde la mâchoire de plus près on comprends mieux qu’il soit bien équipé pour broyer les graines.

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Un Défi que je m’étais lancé sur cette sortie : sortir un aïmara sur chaque type de leurre que comprend ma boite à pêche. Du stickbait, au leurre souple en passant pas le Popper, le Jerkbait, le spinnerbait et le search bull.

Non sans mal , surtout pour le Search Bull que je sors très rarement de ma boite  la mission est accomplie .

Je voulais également tenter mon record d’aïmara de 18 kilos … hélas il me faudra revenir le chercher celui là !

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Entre deux coups de leurres et pour mon plus grand plaisir, je me suis régalée à la photographie d’oiseaux grâce à l’objectif prêté par philippe, un 400mm… me permettant une observation plus proche.

Voici quelques uns des spécimens observés. Je ne suis pas spécialiste en Ornithologie donc si vous voyez des erreurs, n’hésitez pas à m’en faire part…

Hocco (Crax alector)

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Ani ( Crotophaga ani )IMG_2969

Oiseau serpent (Anhinga )

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Toucan à bec rouge ( Ramphastos tucanus) 

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Pic de Malherbe (Campephilus melanoleucos) IMG_3134

Héron cocoi (Ardea cocoi) 

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Martin pêcheur à ventre roux (Megaceryle torquata) 

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Martin-pêcheur d’Amazonie (Chloroceryle amazona)

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IMG_3258Voila, ainsi s’achève ce séjour . C’est avec regret que nous rentrons mais satisfaits de nos beaux combats avec ces poissons trophées et de toutes ces belles images , ces délicieux moments qui resterons gravées dans nos mémoires. Même David à le sourire!

Chacun à fait son Molss, David à l’acoupa, Philippe le Coumarou et moi l’Aïmara.

Phillippe je le sais en regardants le spéctacle sinistre de ses grands arbres morts, ne rêves que d’une chose, prendre sa revanche sur les aïmaras du Sinnamary et pour sure, la prochaine fois, il prendra des armes plus puissantes et ne se laissera plus faire!

Le rendez vous est déjà donné pour l’année prochaine…

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1 Commentaire

  1. tam

    Bonjour, merci beaucoup pour tous ces récits!! Avez vous la trace gps du dégras de petit saut au saut takari à me communiquer? Je ne connais pas le chemin! Merci d’avance pour votre aide!

Répondre à tam Annuler la réponse.

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